retrouvez ici le programme des conférences de l'édition 2022 - en cours
Chaque année, de nombreux experts viennent partager leur savoir, leurs connaissances et leurs expériences avec le grand public dans des conférences accessibles à tous. En effet, une des volontés affirmées d’Art Montpellier est de permettre au plus grand nombre d’appréhender à sa manière l’art contemporain.
Retrouvez le programme des conférences pour cette édition 2022 :
JEUDI 17 novembre
de 16h à 17h
l'art et la nature - christian noorbergen
La nature est le grand socle de création de l’art de toute époque. Elle fait remède inépuisable aux fatigues de la modernité. L’art illustre ses forces vives, visibles ou invisibles. Depuis la préhistoire jusqu’à nos jours, l’art et la nature s’étreignent. Du paysage à l’animal, infinis sont les passages en pays d’art. Nature et nature humaine s’accompagnent. Et quand la nature est fragilisée, les artistes sont en première ligne… “Tout paysage est un état d’âme“.
L’ambition du conférencier sera de rendre compte des richesses plurielles de ce beau thème.
de 18h à 19h
nature et paysage vidéographique - richard skryzak
La Nature et le Paysage constituent des thèmes classiques dans l’histoire de l’art, qui soulèvent notamment la question du Sublime.
Qu’en est-il de ces notions quand le médium électronique s’en empare ?
Comment la création vidéographique les rejoue-t-elle à sa manière, avec son esthétique et ses spécificités ?
Richard Skryzak propose de répondre à ces questions à travers une sélection d’oeuvres puisées dans l’histoire de l’Art Vidéo, allant de Nam June Paik, Gary Hill ou Bill Viola à ses propres créations.
Sans jamais oublier que ce qui relie toutes ces oeuvres en les différenciant du flux visuel généralisé, c’est avant tout un rapport singulier aux images et aux écrans, d’où se dégage une certaine forme de « Poésie Électronique ».


RICHARD SKRYZAK
Photographie: Florentine Skryzak, 2016
Richard SKRYZAK est un vidéaste, écrivain et Docteur en Art et Sciences de l’Art.
Ses recherches esthétiques et poétiques interrogent l’image électronique, principalement dans son rapport au concept de « Vanité », ce qui donnera lieu dès les années 1990 à un ensemble de textes théoriques et de réalisations vidéos qu’il nommera In Video Vanitas. Plasticien d’origine, il situe d’emblée son travail vidéo dans la continuité de sa pratique picturale, et développe dès ses premières oeuvres en 1986 le concept de Tableau-Vidéo.
Son utilisation « impressionniste » du medium vidéo invite à une vision contemplative et poétique du monde, qu’il prolonge par ailleurs dans son activité d’écriture (essais, poèmes). Véritable hymne aux éléments naturels (lune, soleil, arc-en-ciel, foudre), son œuvre est fortement imprégnée des concepts de « Presque-rien » de Vladimir Jankelevitch et de « Légèreté » d’Italo Calvino.
Ses travaux ont été montrés dans de nombreux festivals, centres d’art, musées en France (Fécamp, Marseille, Paris, Valenciennes) et à l’étranger (Allemagne, Argentine, Brésil, Palestine, Pays-Bas).
Il enseigne l’Histoire des Images et l’Art Vidéo à l’École Supérieure d’Art de Tourcoing. Il est aussi chargé de cours en Histoire et Pratique de l’Art Vidéo à l’Université Polytechnique de Valenciennes et du Hainaut-Cambraisis.
vendredi 18 novembre
de 18h à 19h
De la place des femmes dans le marché de l'art en 2022 ? - mélanie jaoul

En 1989, un collectif de femmes, les « Guerrilla girls » ont fait sensation en dénonçant le sexisme du monde de l’art. Réagissant à une exposition supposée donner « Un aperçu international sur la peinture et la sculpture », laquelle comptait uniquement 13 femmes sur les 169 artistes, le collectif a créé un poster représentant la grande Odalisque coiffée d’un masque de gorille avec la question « Do women have to be naked to get into the Met. Museum? ».
A l’époque, elles soulignent que si les femmes représentent 76% des nus, elles sont moins de 4% des artistes exposés.
Nous nous demanderons si, plus de 30 ans après, les choses ont changées. Le monde de l’art a-t-il fait sa mue du sexisme et fait une place aux femmes ?
On peut en douter quand on connaît les chiffres. Ainsi, dans les musées américains, les femmes représentent 11% des acquisitions et 14% des expositions sur la dernière décennie. En France, les chiffres sont un peu meilleurs : si seules un tiers des expositions leur ont été consacrées, les musées publics ont eu à cœur d’acheter plus d’œuvres d’artistes femmes pour arriver à la parité en 2018. Les Guerrilla girls n’ont jamais cessé de lutter et de dénoncer les faits. Elles ont fait des émules jusque dans les écoles des beaux arts très récemment.
Cette conférence sera l’occasion de dresser un historique de la place des femmes dans le monde de l’art mais aussi, de questionner les pratiques qui conduisent à l’invisibilisation des femmes dans l’art où elles sont pourtant aussi nombreuses – et talentueuses – que les hommes.
Mélanie Jaoul est maîtresse de conférences en droit à l’Université de Montpellier.
Militante féministe, elle est engagée dans la lutte pour l’égalité des droits des femmes et contre les discriminations.
Dans le cadre de son activisme, elle intervient régulièrement dans des conférences et sur les réseaux sociaux, pour évoquer la place des femmes dans la société, expliquer les luttes féministes et les enjeux de discriminations.

SAMEDI 19 novembre
de 14h30 à 15h30
LES NFT SONT-ILS l'opportunité d'inventer des expériences artistiques d'un nouveau genre ? - federico benincasa
En créant un marché pour les biens digitaux, les NFT ouvrent un nouveau champ d’exploration pour artistes et collectionneurs vers des œuvres d’art vivantes et interactives.
Les œuvres d’art de demain seront-elles des passerelles digitales vers les artistes?

Federico Benincasa est le CEO et cofondateur de WallBurners.art et PersonalNFT.io.
Ingénieur EPFL (Suisse), Federico a commencé sa carrière en 1994 en Silicon-Valley. Entrepreneur ad-tech, il a également occupé des fonctions de CPO et Lead Produit pour plusieurs grandes entreprises Technologiques Américaines et Européennes.
Il fonde Wall Burners en 2021 avec Antoine Bonavita (CTO) pour proposer une approche artistique innovante autour des NFT. C’est un passionné d’histoire et auteur de pièces de théâtre.

de 16h à 17h
Faune urbaine, la peinture animalière à l'heure du street art - Cyrille gouyette
Le bestiaire est un sujet récurrent car essentiel chez les street artistes qui invitent les animaux sur les murs des villes. Si leurs œuvres s’inscrivent dans une longue tradition picturale, elles revêtent désormais une dimension écologique.
Traversés par les questions environnementales relatives à la sauvegarde de l’espèce animale ainsi qu’à sa cohabitation avec l’homme, les artistes urbains introduisent la gente animale dans la cité de façon poétique autant que politique. Ce faisant, ils suivent les traces de leurs ainés, peintres animaliers de Lascaux aux zoos, dont on se propose ici de décoder la parenté.
Diplômé en histoire de l’art à l’Université Paris I, Panthéon Sorbonne, Cyrille Gouyette rejoint le musée du Louvre en 1993 où il développe tour à tour des programmes pédagogiques pour les scolaires et les publics handicapés, organise l’itinérance d’expositions pédagogiques à travers le monde puis programme les nocturnes Jeunes du musée. Devenu chef du service de l’éducation artistique, il s’emploie à trouver les moyens qui amènent les jeunes au musée.
C’est alors qu’il initie une « saison street art » invitant les artistes urbains à s’approprier les collections du musée. Auteur de l’ouvrage « Sous le street art, le Louvre » (Gallimard, 2018) montrant l’héritage des maîtres anciens dans le street art, il imagine en 2019 l’exposition « Veni, Vidi, Vinci – L’art urbain face au génie » au centre d’art urbain Fluctuart. Convaincu du rôle que l’art urbain joue pour une transformation vertueuse de la société, il fonde l’association M.U.R. Bastille exposant quatre artistes urbains par an et rejoint celle du M.U.R. Oberkampf comme directeur artistique. Après la publication de son second ouvrage « Une street histoire de l’art » (Gallimard 2021) montrant comment 50 ans d’art urbain révèlent 5000 d’histoire de l’art, il signe en avril 2022 un double commissariat engagé « Incursions sauvages » et « Plongées en eaux troubles » démontrant que l’art urbain est investi des questionnements de notre actualité. Le 11 juillet dernier, il a, pour la seconde fois, recouvert le phare de Saint-Tropez d’une œuvre du street artiste KAN, en hommage au peintre Signac.

CYRILLE GOUYETTE
de 18h à 19h
Écrire le corps - emanuelle henin
On croyait le corps libéré depuis mai 68, mais cinquante ans plus tard, il est en passe de devenir tabou. Notre obsession pour le corps, qui se traduit par les piercings et les tatouages, les salles de fitness et le body-building, cache en réalité un profond rejet du corps. Plus nous idolâtrons le corps, moins nous supportons ses limites et plus nous aspirons à nous en affranchir, à devenir de pures consciences. La technoscience nous fait miroiter le fantasme d’un corps sans chair, le transhumanisme promeut un homme « augmenté » par des prothèses bioniques et délivré de toute maladie grâce à une reproduction artificialisée. Le processus de sécularisation de la société est arrivé à son terme, frappant d’obsolescence les références philosophiques et anthropologiques des deux derniers millénaires ; et parmi ces références, l’idée d’une dignité spécifique et inaliénable du corps humain, par-delà l’épreuve du temps et les violences de l’histoire.
Loin de ces spéculations, les écrivains et les artistes ont toujours entretenu un rapport charnel au corps : ils chantent sa beauté, frémissent à ses émois, compatissent à ses souffrances ; ils écrivent, dessinent, peignent ou sculptent avec leur corps. C’est pourquoi Écrire le corps propose un parcours inédit, à la fois historique et philosophique, poétique et esthétique, parmi les grands textes de la littérature et les chefs-d’œuvre de l’art. Le corps est envisagé selon une progression allant de l’intérieur à l’extérieur, de l’individu au monde, de l’apparence du corps à son importance dans les interactions sociales, puis à son devenir dans les remous de l’histoire, pour finir par sa transfiguration sous l’effet des métaphores poétiques et picturales, de la femme-jardin à l’homme-animal et à l’homme-machine. La présentation vous fera entrer dans ces grandes œuvres qui nous disent toutes quelque chose de nous-mêmes, de notre rapport à autrui et à notre condition incarnée.
Emmanuelle Hénin est professeur de Littérature Comparée à l’Université Paris-Sorbonne et membre du CRLC. Elle travaille sur les poétiques et la théorie artistique de la première modernité, sur la scénographie et les rapports entre le texte et l’image.
Elle a publié Ut pictura theatrum : peinture et théâtre, de la Renaissance italienne au classicisme français(Droz, 2003) ; Ceci est un bœuf : la querelle des inscriptions dans la peinture (Brepols, 2013) ; Écrire la mythologie (Citadelles, 2016) ; Memento Marie. Regards sur la galerie Médicis (Épure, 2020) ; Écrire le corps (Citadelles, 2022).
Elle consacre notamment ses recherches à la fortune des anecdotes sur la peinture antique dans la littérature et l’art européens. Dans ce cadre, elle a construit la base de données « Pictor in Fabula » (www.pictorinfabula.com).

EMANUELLE HENIN
dimanche 20 novembre
de 15h à 16h
Le leasing appliqué aux œuvres d'art, un outil très avantageux pour les chefs d'entreprise ! - Samuel lusseau
Aujourd’hui le leasing appliqué aux œuvres d’art est un outil encore très peu connu des chefs d’entreprise, il leur permet de bénéficier de nombreux avantages tant sur le plan de leur communication institutionnelle, que sur le plan fiscal.
C’est un moyen ingénieux d’allier plaisir et communication, tout en dynamisant le marché de l’art Français.

Diplômé d’un Master en commerce International et Marché de l’art à l’ICART PARIS et conforté par une expérience au sein d’une galerie d’art parisienne, Samuel LUSSEAU a fondé il y a 10 ans SACERT D’ART une société spécialisée dans l’accompagnement à l’acquisition et le financement d’œuvres d’art parfaitement référencée sur le Marché de l’art français.
de 16h à 17h
Esth-éthique de l’art métafricain : De l’Être-ensemble-vers la vie à l’acte de création au contemporain - ikram ben brahim
Cette réflexion théorique porte sur la question d’une nouvelle terminologie que sur les méthodes d’analyses et d’interprétations de ce qu’on appelle « l’art africain ». Elle se donne comme une problématique conceptuelle car la caractériser au moyen de critères de styles artistiques, de manières, de matériaux est un sujet voué à l’échec. Ainsi, l’art en Afrique au contemporain exige une recherche incessante de précision dans l’emploi des concepts et une nouvelle approche philosophique et esthétique. Les rapports entre l’art contemporain en Occident et l’art en Afrique au contemporain peuvent être interrogés de façon d’abord problématique, terminologique, heuristique, herméneutique et artistique.
Les axes principaux de la conférence :
- L’art africain contemporain : difficulté théorique et crise du discours critique
- Art contemporain africain ou art africain du contemporain – Le concept d’« africain » : difficulté de définition
- Le concept de « métafricain » : Pour une nouvelle approche philosophique
- L’art métafricain : De l’esth-éthique plutôt que de l’esthétique
- La notion de « l’art métafricain » : De l’Être-ensemble comme expérience spatiale originaire

IKRAM BEN BRAHIM
Ikram Ben Brahim : Artiste plasticienne et visuelle d’origine tunisienne, Spécialiste en théorie de l’art (Critique d’art), Maître-assistante à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Sousse, Fondatrice du collectif d’Arts Visuels « Plein’Art » et Membre de la Fédération Artistique
Afrique France . Elle a beaucoup participé à des expositions collectives et à des projets artistiques non seulement en Tunisie, mais aussi en Afrique (Ségou ’Art Mali, Gnanamaya Burkina Faso , Dak’Art Sénégal et à l’étranger (également la France et l’Allemagne).
Elle a participé à la réalisation de la sculpture monumentale « Imixio Manum », des deux écrivains français : Alain Nadaud et Pierre Michon , Résidence artistique Tarabuste, Fran ce (2019). Elle a participé aussi à une formation internationale sur la critique d’art présentée par les professeurs Helène Tissières et Yaco uba Konaté, Mali 2019 Elle est toujours à la recherche des nouveaux médiums et des nouvelles théories qui s’inscrivent dans l’esprit de l’art dit contemporain, afin d’établir sa propre pensée philosophique, conceptuelle et critique.
« Soudain, l’éclair me point », écrit Ikram Ben Brahim.
Sa démarche artistique consiste à réaliser des oeuvres qui entremêlent l’installation, le tissage, la peinture, la photographie et la vidéo. L’objectif de cette démarche est de tisser dans l’espace autrement en utilisant divers médiums et différents matériaux. Ses oeuvres dites contemporaines invitent les spectateurs à voir et à percevoir leur réalité autrement. Sa démarche artistique est suivie par une réflexion théorique et critique mettant en avant la question de l’éclair, voire de l’instant-éclair